Première canadienne: Un tout nouvel outil de déblocage coronarien utilisé
MONTRÉAL (Août 2020) — Un tout nouveau microcathéter appelé Mamba, conçu pour améliorer et faciliter le déblocage des artères coronariennes, a été utilisé cette semaine pour la première fois au cours d’une intervention chirurgicale au Canada, à l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal. Le fabricant de ce nouvel outil médical, la société américaine Boston Scientific, a approché le cardiologue montréalais Raja Hatem pour cette première canadienne.
Le Dr Hatem détient une sur-spécialité dans les interventions à haut risque et a déjà pu manipuler les outils de la gamme Mamba lors d’une démonstration du produit au Minnesota. De plus, l’hôpital Sacré-Coeur se veut un centre à la fine pointe en matière de cardiologie interventionnelle, ce qui lui donne accès à certaines primeurs à l’occasion du lancement de nouveaux outils technologiques.
La gamme de micro-cathéters Mamba est déjà utilisée aux États-Unis et en Europe, mais c’est à Montréal que l’équipement a servi pour la première fois sur une patiente au Canada. L’opération a eu lieu en 08-2020 et s’est avérée un succès aux dires du Dr Hatem.
«On a eu besoin de plus de trois heures, c’était très difficile comme cas, mais la technologie a fait le travail», a commenté le cardiologue en entrevue téléphonique tout juste après l’intervention.
«C’était une occlusion très calcifiée, dure comme une roche, donc on a dû passer l’occlusion et ensuite faire du « Rotablator ». C’est une fraise qui tourne à 160 000 tours minute pour enlever le calcium et nous permettre d’amener de l’équipement pour finir de débloquer l’artère», a-t-il décrit.
Le Dr Hatem explique que de façon régulière, les artères coronariennes vont développer des blocages dus à une accumulation de plaques de cholestérol ce qui peut mener, entre autres, à un infarctus aigu ou ce qu’on appelle une crise cardiaque. Le cholestérol reste cependant une matière plus malléable et plus facile à nettoyer à l’intérieur de l’artère une fois que le patient se retrouve en salle d’opération.
Toutefois, certains patients développent une occlusion coronarienne chronique sur de longues années et la matière tend alors à se calcifier à l’intérieur de l’artère. C’est ce qui complique grandement le travail des cardiologues et c’est précisément dans ces cas complexes que se spécialise le Dr Hatem qui a étudié cet aspect à l’Université Columbia, à New York.
Lire l’article original – par Ugo Giguère, La Presse Canadienne